Attention le virus est toujours là. Il est dans la rue, sur les plages, dans les lieux de passage, dans les entreprises et peut-être même chez vous. Bref il est partout, toujours aux aguets, prêt à vous sauter à la figure pour prendre d’assaut une de vos narines qui lui offrira une porte d’entrée et pour finalement aller se loger dans vos poumons ou ailleurs et y faire des ravages.
Alors protégez-vous : masque, gestes barrières, distance de sécurité sont une nécessité vitale. Bien plus, ils font partie de vous-même au même titre que vos lunettes si vous êtes myopes.
Ils sont devenus une seconde nature, un réflexe. Même les plus récalcitrants, les jeunes insouciants en mal de fêtes, monsieur Corona réussira à les faire entrer dans les fourches caudines des règles sanitaires, croyez-moi.
Et si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour les autres, pour les plus fragiles. Pour une fois, pensez aux autres, sortez de votre bulle de confort, cessez de ne pensez qu’à vous ou à ceux qui vous ressemblent.
Voilà une attention louable que monsieur Corona nous sert sur un plateau, mais une attention qui ne vaut que pour une alerte sanitaire et parce que ce virus nous expose à un danger mortel. Dès qu’un vaccin sera disponible, nous pourrons à nouveau n’avoir d’attention que pour nous-mêmes, ne penser qu’à notre développement personnel, à nos loisirs, à nos voyages, bref à tout ce qui ramène de l’eau à notre moulin.
Notez que si l’attention aux autres connaît un léger frémissement c’est contraint et forcé par l’alerte sanitaire. Pour le reste, rien ne change, nous continuons à évoluer dans une économie de l’inattention. Qui se soucie du recyclage des masques à usage unique à part les océans et les fossés herbeux des bords de route ? Et quand nous passons commande sur les grandes plateformes d’achat en ligne quelle attention portons-nous à l’impact carbone des livraisons à domicile, aux conditions de fabrication des produits, aux conséquences sociales et environnementales désastreuses que génèrent notre acte d’achat à l’autre bout du monde ?
Avec le corona nous faisons attention aux conséquences de nos comportements sur les autres. La crise sanitaire n’a pas que des effets ravageurs. Je dirais même que le corona a du bon.
La même question de l’attention aux autres se posait déjà au temps de Jésus. Si un homme possède 100 brebis et qu’une d’entre elles s’égare, il laisse les 99 autres pour aller chercher les brebis égarée nous dit l’évangile. Cet homme c’est Jésus. Les brebis c’est nous. Mais ne faisons pas fausse route, n’allons pas nous égarer dans le culte du moi. La vie n’a de sens que si elle est tournée vers les autres, donnée aux autres à l’exemple du Christ qui n’a rien gardé pour lui, pas même sa propre vie.
Guy Delage sj