Le mot du mois 2024
Le mot du mois 2023
Le mot du mois 2022
Le mot du mois 2021
Le mois du mois 2020
Le décès récent du Père Nicolas nous a donné envie de partager une de ses prières..
Père Adolpho Nicolas, prêtre jésuite espagnol, a été le 30ᵉ supérieur général de la Compagnie de Jésus de 2008 à 2016.
Né 29 avril 1936 à Villamuriel de Cerrato et décédé le 20 mai 2020 à Tokyo, la veille de l'Ascension.
Toussaint
Tous Saints
Laissons courir les mots, laissez jaillir la vie…
Mémoire, souvenirs et nous emmenons même les enfants auprès d’eux.
Nos paroles rendent présente leur vie, qui ils étaient, ce qu’ils ont fait.
Tandis que la fleur déposée avec délicatesse sur la pierre tombale exprimera peut-être ce que nous n’avons jamais su dire…
Mystère de cette Grâce qui, en ces jours de Toussaint, rend vivants ceux qui ne sont plus… apparemment.
Car, les yeux posés sur l’Agneau mystique de Van Eyck, je peux les deviner dans ces foules de tous ceux-là qui ont accueilli et transmis un éclat de l’amour de Dieu.
Toussaint, 2 novembre, 11 novembre :
Novembre est bien le mois de « Mémoire », de la rencontre avec ceux et celles qui pour nous ont fait grandir la vie, la paix…
Sœur Renée, ssmn
Le mot du mois 2019
Laisse de côté tous les chiffres non indispensables à ta survie.
Ceci inclut l’âge, le poids, la taille.
Que cela préoccupe seulement le médecin, il est payé pour ça.
Fréquente de préférence des amis joyeux, les pessimistes ne te conviennent pas.
Continue de t’instruire… Apprends sur les ordinateurs, l’artisanat, le jardinage, etc…
Ne laisse pas ton cerveau inoccupé, un mental inutilisé est l’officine du diable.
Et le nom du diable est Alzheimer !
Ris le plus souvent possible, et surtout de toi-même!
Quand viennent les larmes, accepte, souffre et … continue d’avancer.
Accueille chaque jour qui se lève comme une opportunité, et pour cela, ose entreprendre.
Laisse tomber la routine, préfère les nouvelles routes aux chemins mille fois empruntés !
Efface le gris de ta vie et allume les couleurs que tu possèdes à l’intérieur.
Exprime tes sentiments pour ne jamais rien perdre des beautés qui t’entourent.
Que ta joie rejaillisse sur ton entourage et abats les frontières personnelles que le passé t’a imposées.
Mais, rappelle-toi : l’unique personne qui t’accompagne toute la vie, c’est toi-même.
Sois vivant dans tout ce que tu fais !
Entoure-toi de tout ce que tu aimes : famille, animaux, souvenirs, musique, plantes, un hobby… tout ce que tu veux…
Ton foyer est ton refuge, mais n’en deviens pas prisonnier.
Ton meilleur capital, la santé. Profites-en, si elle est bonne ne la détruis pas,
si elle ne l’est pas, ne l’abîme pas davantage.
Sors dans la rue, visite une ville ou un pays étranger, mais ne t’attarde pas sur les mauvais souvenirs.
Il y a des êtres qui font d’un soleil une simple tache jaune,
mais il y en a aussi qui font d’une simple tache jaune, un véritable soleil.
Pablo PICASSO
"Il y a des personnes qui sont comme des lumières, des clartés : elles font lever les yeux. Quand on les regarde c’est comme une invitation à se redresser, à quitter les positions assises de l’habitude, à grimper sur la montagne avec elles, à devenir un autre, à suivre leurs traces pour devenir soi-même dans le total épanouissement des beautés cachées en nous. Dans la vie, beaucoup dépend des personnes que l’on choisit de regarder, puisque d’une certaine façon on décide de les suivre, puisque d’avance on sait qu’elles vont nous entraîner, puisque d’une certaine façon, on se prépare à leurs ressembler. Pas à les imiter ! Jamais ! Mais à inventer soi-même sa vie en se laissant éclairer. Si on regarde celui qui ne craint pas de parler avec courage pour dévoiler les injustices et les méchancetés, celle qui agit pour que chacun soit respecté. Si on regarde celui ou celle qui est toujours prêt(e) à rendre service, à faire passer l’autre avant lui, qui donne sans compter, qui partage et lutte contre la pauvreté, qui met le sourire sur les lèvres, qui n’utilise pas le coup de griffes, qui place la bonté et la tolérance dans son regard et ses paroles, qui ne juge pas… Si on regarde Jésus de Nazareth et son Évangile qui est une Bonne Nouvelle, en regardant toujours la lumière, elle finit par se poser sur le visage, elle y reste et le transfigure. Amen. »
Père Charles Singer (1941-….)
« Je recommande ce qui suit comme le meilleur Jeûne pendant ce Carême :
– Jeûnez de mots offensants et transmettez seulement des mots doux et tendres.
– Jeûnez d’insatisfaction, d’ingratitude et remplissez-vous de gratitude.
– Jeûnez de colère et remplissez-vous de douceur et de patience.
– Jeûnez de pessimisme et soyez optimiste.
– Jeûnez de soucis et ayez confiance en Dieu.
– Jeûnez de lamentations et prenez plaisir aux choses simples de la vie.
– Jeûnez de stress et remplissez-vous de prière.
– Jeûnez de tristesse et d’amertume, et remplissez votre cœur de joie.
– Jeûnez d’égoïsme, et équipez-vous de compassion pour les autres.
– Jeûnez d’impiété et de vengeance, et soyez remplis d’actes de réconciliation et de pardon.
– Jeûnez de mots et équipez-vous de silence et de la disponibilité à écouter les autres.
Si nous pratiquons tous ce style de jeûne, notre quotidien sera rempli de paix, de joie, de confiance les uns dans les autres et de vie.
Ainsi soit-il. »
Pape François – Carême 2017
Le ciel tout à coup s’anime, le voici traversé par ces vols ancestraux :
Du Sud les oiseaux reviennent et vont bientôt couver …
La vie et là, elle sourd de partout.
Les arbres s’habillent de rose, de blanc comme pour la plus grande fête…
Le sillon a été tracé et apparaît le vert du blé qui lève…
Ce qui semblait mort, ces buissons noirs,
Doucement font apparaître la tendresse de la vie dans leurs petites feuilles vert tendre…
Même la nuit a décidé de laisser place à la lumière.
Et les oiseaux s’appellent, se répondent dans la liberté de la vie.
Ils chantent pour nous ce que Pâques célèbre.
Ami, regarde, écoute, prépare-toi
Car cette année encore Le Christ veut t‘habiller de lumière.
Il s'est levé d'entre les morts,
Le Fils de Dieu, notre frère,
Il s'est levé, libre et vainqueur,
Il a saisi notre destin
Au cœur du sien,
Pour le remplir de sa lumière. (Hymne de Pâques)
SR
Je connais un Christ de chair, qui se penche vers la terre
pour accomplir la loi d'hier en parole d'aujourd'hui
Je connais un Christ de sang, qui n'a pour loi que le vivant et pour credo la dignité des hommes que Dieu a enfantés
Je connais un Christ d'esprit, qui dispense autour de lui
le courage et le discernement, l'inventivité et le lent ébranlement
qu'il nous faut pour risquer
risquer d'être vivants
Je ne connais pas de Christ de marbre, de Christ au visage figé
Je connais un Christ qui s'inscrit dans la terre pour l'éternité
Et ce Christ de chair et d'esprit et de sang
laisse les tombeaux vides, suscite des courants d'air et ranime les vivants.
Marion Muller-Colard
La Beauté humaine
c'est de s'accepter enfin tel qu'on est.
Ne plus vivre dans les rêves ou les illusions,
dans la colère ou la tristesse,
ne plus rien avoir à prouver,
ne plus avoir besoin de fuir ;
avoir le droit d'être soi-même.
C'est alors qu'on se découvre aimés de Dieu,
précieux à ses yeux.
Peut-être n'est-on pas appelés
à faire de grandes choses de sa vie,
à briller comme un soleil,
mais on est appelés à aimer et à s'aimer.
Chacun où on en est,
comme on est,
avec ses fragilités, ses handicaps.
On est appelé à accueillir et aimer
et à communiquer ainsi la vie.
Jean Vanier
Allez, faites de vos vacances la béatitude de la paix !
Soyez des promeneurs d'infini.
Baladez votre âme au grand soleil d'été
Et que votre corps chante par tous ses pores !
Baladez votre corps sur les sommets des montagnes
Et que votre âme exulte de la joie de vivre !
Régalez-vous d'azur et de mer,
Attardez-vous à ces heures bénies du soir,
Quand le grand crépuscule des jours de solstice
N'en finit plus de s'étirer avant la nuit étoilée.
Laissez-vous bercer par la lumière
Qui se fait câline sur les prés d'herbe tendre,
Lumière rasante à fixer comme la vague
Qui vient et revient se tapir sur le sable de la plage...
Allez, faites de vos rencontres avec les villes
Des fiançailles de joie dont les lendemains seront
Un mariage de souvenirs.
Mettez votre âme au large en d'autres jardins
Que ceux de vos résidences secondaires.
Faites de vos voyages une célébration de la terre entière.
Embrassez le ciel pour mieux saisir la terre.
Humez les parfums d'horizon.
Vivez l'amitié avec tout et tous, le monde et vous.
Pierre Talec
Quand vient l’été vient le désir de se laisser aller,
d’en finir avec les contraintes et les plaintes
pour retrouver la légèreté, la simplicité d’être.
Quand vient l’été vient le désir de ralentir le pas,
de se promener doucement dans sa vie
pour en cueillir le goût, en savourer le relief.
Quand vient l’été vient le désir de s’élever
au-dessus des brumes du chemin
pour renouer avec ce qui en soi est vivant.
On voudrait tant se poser dans la tranquillité,
laisser fleurir le silence,
soigner la qualité de sa présence.
Mais à vouloir ainsi, on risque le désespoir,
car la vie est toujours de « l’autre »
qui fracture les envies et découd les projets.
Elle sème le désordre chez les plus organisés,
emmène les plus prévoyants en terre d’imprévu,
fait taire toute prétention à la maîtrise.
Le malheur n’est pas qu’il en soit ainsi,
il est de se raidir dans ses attentes,
de préférer ses rêves à l’appel du présent.
Il est surtout de bouder l’inédit,
qui a pourtant force de révélation
quand on renonce à la frustration.
La vraie joie prend par surprise,
elle surgit moins de ce que l’on prévoit
que de la réponse que l’on offre à ce qui arrive.
Aux matins pluvieux comme aux matins heureux,
aux heures tragiques comme aux heures magiques,
il n’y a d’autre bonheur que celui de répondre présent.
Alors, vient le souffle de rester debout
et cette douceur du lointain quand on ouvre les mains
pour accueillir ce qui aujourd’hui sera pain.
Francine Carillo (pasteure et écrivain)
« Seigneur, Tu nous appelles à prendre le chemin de la rencontre, ouvert à l’autre, d’un autre pays, d’une autre culture. Aide-nous à nous mettre en route, ensemble. Imprègne-nous de ta Parole pour que nous puissions donner corps à ton Évangile :
– En nous accueillant mutuellement, dans la confiance, car chacun est porteur d’un message de Ta part. Cette rencontre nous fera grandir en humanité.
– En protégeant ceux qui sont dans le besoin, particulièrement les plus faibles. Leur chair est Ta chair !
– En promouvant la vie de chaque personne et un vivre-ensemble fondé sur la bienveillance et la reconnaissance mutuelle, terreau du respect, de la fraternité, de la justice, de la paix.
– En vivant dans une diversité réconciliée qui permette à chacun de s’intégrer, d’être capable d’apprécier la beauté de ce pays où nous vivons, prêts à en prendre soin et à y apporter la richesse qu’il porte en lui.
Ce n’est pas toujours une voie facile ; elle demande des choix, des dépassements. Mais c’est une voie porteuse de vie et d’espérance qui mène vers ton Royaume. Elle nous invite à cheminer en frères et sœurs, avec Toi à nos côtés ».
Pape François
Octobre,
Voici le temps des ors…
Or précieux qui transforme les choses,
Leur donne vie à nos yeux.
La forêt le reçoit et nous invite à lever les yeux.
Les arbres prennent chacun leur couleur
Comme si l’automne s’amusait à les révéler.
Arrière-saison ou temps de la lumière ?
Le temps des ors qui disent non pas la fin
Mais la plénitude…
A l’automne de la vie aussi, tout prend une autre couleur…
Et pourquoi pas laisser nos « feuilles » d’expérience
s’illuminer sous le soleil de Dieu…
Laisser nos jours être transpercés par la lumière du Ressuscité…
Alors, sans grands mots, sans action extraordinaire,
la « feuille » d’aujourd’hui, derrière son or si lumineux,
révélera un coin du ciel…
Sr Renée
Être immergé dans la lignée
Des hommes, des femmes, des enfants,
Qui, au long des siècles,Par toute la terre,
Ont marché, travaillé, souffert, donné, aimé…..
Ils viennent de la grande épreuve
Leurs mains ont creusé, défriché, sculpté,
Lavé, cousu, caressé,
Pianoté sur un clavier.
Elles ont été lien d’amitié et de tendresse.
Ils viennent de la grande épreuve.
Leurs routes ont été jalonnées
De grandeur ou humilité,
De certitudes ou de doutes,
De pauvreté ou de richesse
De misères ou de gloire.
Ils ont été éprouvés
Comme l’or au creuset,
Dans leur corps et dans leur âme,
Ils viennent de la grande épreuve.
Toi, Jésus de Nazareth,
Tu as mis tes pas dans leurs pas.
Tu as épousé notre humanité
Tu viens de la grande épreuve.
Bienheureux, vous les saints de tous les jours,
Connus ou inconnus,
Et vous, nos êtres chers
Qui nous précédez dans la lumière
Avec Jésus, notre frère, Christ ressuscité !
Bienheureux, vous tous qui venez de la grande épreuve
Alberte Delisle
Guide-moi, douce lumière,
dans les ténèbres qui m’enveloppent,
Guide-moi encore.
La nuit est sombre et
je suis loin de ma demeure
Guide-moi encore.
Garde mes pas;
je ne demande pas à voir
l’horizon lointain –
un seul pas me suffit.
Je ne fus pas toujours ainsi, et
je ne t’ai pas toujours priée
de me guider,
J’aimais choisir et voir ma route,
mais maintenant
Guide-moi encore.
J’aimais l’éclat du jour; et malgré mes craintes,
l’orgueil dominait mon vouloir:
ne te souviens pas d’années passées.
Ta puissance m’a béni si longtemps;
elle continuera certes
à me guider
à travers landes et marais, à travers rocs et torrents,
jusqu’à la fin de la nuit.
Et avec le matin je verrai sourire ces visages d’anges
que j’aime depuis toujours,
et qu’un temps je perdis.
(J. H. Newman, VVO, 156-157, – La colonne de Nuée)
Le mot du mois 2018
Mais comment la joie
Pourrait-elle nous parcourir de sa danse
Alors qu’en tant d’endroits
Les balles déchirent la chair humaine
Et que les cœurs et corps humains
Meurent d’amour et de faim et de maladie ?
Réjouissez-vous
N’est pas une joie à déguster
Soigneusement chez soi ou en églises.
Réjouissez-vous
Est une insistante demande
Pour un urgent travail à réaliser !
Mettez au monde
De quoi réjouir les humains :
Du pain à manger,
De l’espoir à savourer
De la paix à développer,
Du partage égal à organiser
Et un Evangile à porter
Avec des gestes de libération… !
Réjouissez-vous
Est un appel
À laisser sourdre la joie qui naît,
Lorsque l’image de Celui qui est venu
Dans la condition humaine,
Se mêle intensément, corps et âme,
À l’œuvre commune entreprise
Pour faire naître le bonheur
Sur la terre humaine.
A ne pas manquer
Le pardon
Pardonner, c’est oublier ? Pour pardonner, il faut se réconcilier ? Pardonner, c’est quoi au (...) suite
Programme de nos activités
journées de la pairelle
pour les jeunes
fiancés, couples, familles
sessions pour comprendre
parcours pour cheminer
formations en
spiritualité ignatienne
retraites ignatiennes
exercices spiritels
autres initiatives
semaines de prière
accompagnée
prière contemplative
Petit Cierge de ce jour, Éclaire la nuit de nos ténèbres.
Présence dans l’espace de nos solitudes.
Présence dans le désert de nos silences.
Parole dans la communion de nos tendresses.
Allume le feu du pardon.
Présence intérieure du Dieu tout Amour.
Tu ne t’imposes pas : laisse ta flamme vaciller en pure gratuité.
Présence de Celui, tenu dans les bras du vieillard Siméon.
« Lumière pour éclairer les nations païennes » Lc 2,32
Présence lumineuse au livre des écritures, comme parole.
Présence balisant pour l’homme, un chemin de lumière.
Ouvre le livre dans le silence : il conduit à l’amour.
Murmure cette parole : « Je suis la lumière du monde ».
La lumière est venue dans le monde...
La lumière est venue jusqu’à moi.
J’avais peur de la lumière.
La lumière est descendue dans mes ténèbres.
Elle frappait doucement
à la porte de mon cœur,
à la porte de ma peur.
Inlassablement...
Pareille à la voix des pauvres,
pareille au silence du mendiant,
pareille à l’appel d’un enfant.
La lumière est venue jusqu’à moi
et m’a dit :
"Vois,
je ne viens pas te juger mais te sauver.
Ta nuit te fait mourir, ma clarté te guérit...
Ouvre-moi".
DURER DANS L’ATTENTE
Alors que le jour se lève,
Un nom retentit : MARIE !
Ce qu’a vécu Marie de Magdala,
Dans ce premier matin du monde nouveau,
Chacun est appelé à le vivre aujourd’hui,
A chaque Pâque, à chaque jour,
la pierre est roulée, le tombeau vide,
le vertige de l’absence et du rien :
on a enlevé mon Seigneur,
on m’a volé mon espérance !
A nous aussi la question :
« Qui cherches-tu ? »
Je crois que cherche un visage
qui se déchiffre dans mes faims, dans le visage des miens !
Pour nous aussi, nous retournant,
Il sera le ressuscité,
au cœur de notre vie,
parfois difficile à reconnaître
Mais je puis entendre murmurer mon nom.
Vient alors l’envoi :
« Va dire à tes frères… »
Et cette course dure encore,
de génération en génération,
des hommes se disent
les uns aux autres la promesse
et l’avant-goût d’une vie plus forte
que la mort !
Jean-Pierre Lintanf
Seigneur Jésus,
quand Tu es monté au ciel,
les anges disaient aux Onze :
’’Ne restez pas là à regarder vers le ciel !’’.
Mais quinze jours auparavant,
Près du tombeau, ces mêmes anges
n’avaient-ils pas dit aux femmes :
’’Ne regardez pas vers le bas !
Il n’est pas ici.
Il est ressuscité’’ ?
Les anges seraient-ils capricieux
qu’ils changent aussi vite d’idée ?
Que faire Seigneur Jésus :
regarder en bas vers la terre,
ou en haut, vers le ciel ?
Vers les deux, nous dis-Tu :
’’Je suis au ciel,
regardez donc en haut, vers moi, et priez.
Mais je suis aussi sur terre
dans tous les pauvres, les petits,
les malades et les pécheurs.
Il vous reste tant à faire en bas,
pour eux
et pour moi.
Provisoirement du moins’’.
Seigneur Jésus,
fais nous regarder vers le ciel,
sans oublier la terre,
et inversement.
Car tout ce que nous faisons sur terre
à ceux qui sont tiens
c’est à toi que nous le faisons.
Cardinal Godfried Danneels, Prières pour les saisons
Puisque tes Paroles, ô mon Dieu,
ne sont pas faites pour rester inertes dans nos livres,
mais pour nous posséder
et pour courir le monde en nous,
permets que, de ce feu de joie allumé par Toi,
jadis, sur une montagne,
et de cette leçon de bonheur,
des étincelles nous atteignent et nous mordent,
nous investissent et nous envahissent.
Fais que, comme ’’des flammèches dans les chaumes’’,
nous courions les rues de la ville,
nous longions les vagues des foules,
contagieux de la Béatitude, contagieux de la joie.
Madeleine Delbrêl
Ces jours d’été que nous allons pouvoir
consacrer aux vacances,
Seigneur, nous Te les confions.
Tu peux nous aider à en faire un temps de sabbat
Un temps de repos et de louange.
Ces jours d’été, Seigneur,
Qu’ils renouvellent en nous
Le goût du silence et des belles rencontres,
La saveur des découvertes et des retrouvailles !
Ces jours d’été, qu’ils soient un temps béni
Pour Te rencontrer,
Toi, le Dieu de la Vie !
Philippe ROBERT, jésuite
Je n’ai pas voulu créer la musique, dit Dieu,
Je vous ai laissé le soin de l’inventer
pour votre joie et pour ma Gloire,
afin que vous ajoutiez vous-mêmes
à la beauté du monde que Je vous donne.
J’ai fait toute chose dans l’univers,
et J’ai fait aussi le bruit particulier de chaque chose.
J’ai fait la lune et le soleil
et leur muet dialogue au long des nuits et des jours.
J’ai fait les étoiles fidèles
et leur langage sans parole.
J’ai fait la terre, solide et sûre,
et le silence des sommets et celui des vallées.
J’ai fait les océans pleins de mystères
et leur mugissement innombrable.
J’ai fait les sources, les ruisseaux, les rivières
et les grands fleuves,
leur murmure et leur grondement.
J’ai fait la pluie si bienfaisante
et son clapotis sur les étangs,
sur les feuilles et sur les toits.
J’ai fait les vents qui aiment jouer
avec les champs de blé,
avec les arbres des forêts.
J’ai fait le tonnerre, le terrifiant tonnerre,
et son immense roulement à travers les nuages.
J’ai fait les animaux, chacun avec sa voix,
pour qu’ils disent le désir et la plainte,
le bonheur d’exister et la peur de la mort.
J’ai fait tous les oiseaux
et Je leur ai donné la Grâce de chanter.
J’ai fait les Anges aussi
qui remplissent mon Ciel de leur immense louange.
Et puis Je vous ai faits,
homme et femme
Je vous ai faits,
avec votre oreille et votre voix,
une voix plus haute, une voix plus basse
qui peuvent l’une à l’autre s’accorder
pour que tendant l’oreille
au rythme de votre souffle,
aux battements de votre sang
et à tout être bruissant dans ce monde,
vous entendiez que tout est son
et soyez capables d’en jouir et d’en jouer.
Je vous ai faits ainsi
pour que vous fassiez de toute chose musique
et que vous-mêmes deveniez musique,
à l’image de ce que Je suis.
Ainsi soit-il.
La Prière du P. Didier Rimaud, jésuite, 29 août 2002.
L’amour n’est pas tout fait. Il se fait.
Il n’est pas robe ou costume prêt à porter,
mais pièce d’étoffe à tailler, à monter et à coudre.
Il n’est pas appartement, livré clefs en main,
mais maison à concevoir, bâtir, entretenir, et souvent réparer.
Il n’est pas sommet vaincu, mais départ de la vallée,
escalades passionnantes, chutes dangereuses,
dans le froid de la nuit ou la chaleur du soleil éclatant.
Il n’est pas un solide ancrage au port du bonheur,
mais levée d’ancre et voyage en pleine mer,
dans la brise ou la tempête.
Il n’est pas OUI triomphant, énorme point final
qu’on écrit en musique, au milieu des sourires et des bravos,
mais il est multitude de « oui » qui pointillent la vie,
parmi une multitude de « non » qu’on efface en marchant.
Ainsi être fidèle, vois-tu, ce n’est pas :
ne pas s’égarer, ne pas se battre, ne pas tomber,
c’est toujours se relever et toujours marcher.
C’est vouloir poursuivre jusqu’au bout, le projet ensemble préparé et librement décidé.
C’est faire confiance à l’autre au-delà des ombres de la nuit.
C’est se soutenir mutuellement au-delà des chutes et des blessures.
C’est avoir foi en l’Amour tout-puissant, au-delà de l’amour.
Michel QUOIST
Seigneur,
voici nos jours
qui raccourcissent
et nos nuits qui s’allongent.
Sur les uns et les autres,
mets la force de ta Lumière
et la simplicité de ta Paix.
Que cet automne,
loin de nous fixer
sur l’hiver qui s’en vient,
ouvre notre cœur
à la chaleur sans prix
de ton Amour
qui porte du fruit,
aujourd’hui, demain
et pour la joie
des siècles et des siècles.
Pierre Griolet
Jésus invitait à oser croire que Dieu est tendresse et bonheur,
en lui-même et pour toutes et tous.
Il invitait chacun à être pauvre de cœur, à avoir les mains ouvertes,
à ne pas s’épuiser dans la recherche de la première place ;
il invitait à se dire que l’on n’est jamais arrivé
et ainsi à être jeune aujourd’hui et l’être encore demain.
Il invitait à être doux, tendrement doux, à être à ce point fort
que l’on s’en fiche d’être berné par ceux qui se croient les plus forts,
à être tendre envers autrui comme envers soi-même.
Il invitait à savoir pleurer, à se laisser être atteint,
à avoir un cœur vulnérable comme le cœur de Dieu même,
à clamer d’horreur devant les innocents qu’on assassine,
à crier comme un fou, n prophète et en vivant, devant le mal, la souffrance et la mort.
Il invitait à avoir faim et soif de justice,
à inventer avec autrui de justes relations, à communiquer avec naturel et plaisir,
à avoir la passion du dialogue avec autrui comme avec Dieu, à vivre ceci qu’il est juste d’être
en gratitude envers tous ceux qu’on rencontre
car on reçoit toujours d’autrui.
Il invitait à la tendresse,
à avoir un cœur qui ne craint pas d’aimer ni de se laisser aimer,
qui laisse le passé au passé, qui oublie les blessures jadis reçues
et donne à l’oppresseur une nouvelle chance aujourd’hui :
et peut-être alors, une amitié nouvelle va-t-elle ressusciter entre eux.
Il invitait à avoir un cœur tout net auprès de qui autrui trouve fraîcheur et respiration,
un cœur qui ne perd pas son temps à moraliser, qui ose dire l’élan d’affections qu’il sent jaillir en lui.
Il invitait à lutter pour la paix, à la créer jour après jour, à agir en étant soi-même désarmé,
à transformer en liens vrais
les inimitiés les plus nouées et les oppositions les plus tordues.
Jésus invitait au bonheur.
Jacques Vallery
Lorsque dans votre vie, rien ne va plus, que les problèmes tourmentent votre esprit et que l’angoisse vous envahit... Reposez-vous, s’il le faut, mais restez debout.
Lorsque tout votre univers menace de s’écrouler et que, fatigué, vous sentez la confiance vous abandonner... Reposez-vous, s’il le faut, mais restez debout.
Vous savez, la vie est parfois étrange, avec son lot de surprises et d’imprévus, et il ne nous est pas donné de savoir à l’avance combien d’étapes nous devrons franchir ni combien d’obstacles nous devrons surmonter avant d’atteindre le bonheur et la réussite.
Combien de gens ont hélas cessé de lutter alors qu’un seul petit pas de plus aurait transformé un échec en réussite ? Et pourtant, faire un pas à la fois n’est jamais trop difficile.
Vous devez donc avoir le courage et la ténacité nécessaires pour faire ce petit pas de plus, en affirmant que la vie est une grande et puissante amie, se tenant toujours à vos côtés, prête à vous porter secours.
Vous verrez alors que cette attitude appellera, du plus profond de vous-même, des forces de vie que vous ne soupçonniez même pas et qui vous aideront à réaliser ce que vous entreprendrez.
Alors, rappelez-vous bien ceci : « Quand, dans la vie, vous vivez des moments difficiles… Reposez-vous, s’il le faut, mais restez debout. »
(Petites douceurs pour le cœur, p. 180)
Le mot du mois 2017
Dans l’instabilité du monde d’aujourd’hui, nous sommes déconcertés par la violence, la souffrance, les injustices. La création gémit tout entière, comme si elle passait par les douleurs d’un enfantement. L’Esprit Saint gémit aussi, mais il est le soutien de notre espérance (voir Romains 8,22 et 26). Alors que pouvons-nous ?
La foi est une simple confiance en Dieu. Elle ne nous offre pas des réponses toutes faites, mais nous donne de ne pas être paralysés par la peur ou le découragement. Elle nous engage, nous met en route. Par elle nous saisissons que l’Évangile élargit un horizon d’espérance au-delà de toute espérance.
Cette espérance n’est pas un optimisme facile qui ferme les yeux sur la réalité, mais une ancre jetée en Dieu. Elle est créatrice. Des signes en sont déjà inscrits dans les lieux les plus inespérés de la terre.
Osons croire à la présence de l’Esprit Saint en nos cœurs et dans le monde. Appuyons-nous sur elle, même si elle est invisible.
Que notre foi demeure simple à l’image de la confiance des enfants ! Il ne s’agit pas de réduire son contenu mais de s’attacher à ce qui en est le centre : l’amour de Dieu pour l’humanité et pour toute la création. La Bible en raconte l’histoire, depuis sa fraîcheur première, jusqu’aux obstacles, et même aux infidélités humaines. Dieu ne se fatigue pas d’aimer : puisse ce message nous maintenir dans l’espérance !
Pour nous imprégner de ce message, nous et nos proches, retrouvons-nous plus souvent pour la prière commune. Que sa beauté simple rende perceptibles des reflets du mystère de Dieu et conduise à une rencontre personnelle avec lui.
Frère Alois (Taizé)
Dieu, nous voulons choisir une vie de non-violence et en témoigner :
Dire du bien de l’autre et non pas le blesser.
Entendre la voix qui nous appelle mes bien-aimés.
Être compassion au cœur même de la compassion.
Rechercher ce qui doit être fait plutôt que les résultats.
Réclamer la justice mais fuir la vengeance qui assassine.
Lancer étoile après étoile dans un ciel assombri.
Tendre la main assez loin pour atteindre l’inaccessible.
Donne-nous la force et le courage non seulement de rêver mais d’agir,
de reconnaître notre propre participation à la violence et notre besoin de conversion ;
de dénoncer les structures injustes et violentes de notre temps ;
de nous rassembler encore et encore pour dialoguer ;
de créer et de promouvoir des alternatives pacifiques où que nous soyons ;
de continuer à être la voix et les témoins de la non-violence.
Notre cheminement vers la maison de la paix commence avec le pas que nous ferons aujourd’hui. Sois avec nous, guide-nous, garde-nous sans fin dans ton amour. Amen.
Prière tirée de Love Beyond Measure, Pax Christi USA
En moi il y a des comportements intolérables qui traduisent l’emprise du péché sur les paroles et sur les gestes....
Autour de nous il y a des situations insupportables qui mettent en cause l’humanité de nos frères, leur enlèvent toute dignité et les maintiennent dans la misère.
Il y a des attitudes qui montrent que nous sommes déroutés, que nous avons quitté la route, que nous avons détourné le but du voyage, que nous avons inversé le sens des êtres et des choses et que nous vivons hors Évangile.
Le Carême est le temps où prenant clairement conscience des situations insupportables, des comportements intolérables et des permanentes tentations en nous et autour de nous, nous décidons de retourner à l’Évangile ! Mais est-il possible de se situer en Évangile sans passer aux actes ? On ne rêve pas l’Évangile, on le pratique !
Dès lors, le Carême devient le temps des actes ! Le croyant s’entraîne intensément à agir selon l’Évangile, à transformer son comportement, à renouveler ses façons d’aimer, à regarder le Christ, à se tourner vers ses frères de la terre et à courir vers eux.
Voici donc quarante jours pour prendre le goût de l’Évangile du Christ et ne plus le perdre ! Quarante jours pour accueillir l’Esprit du Christ qui nous fera entrer dans la Passion de l’Évangile et produire des actes, comme des fruits annonçant un monde et des vivants enfin parvenus à la mesure rêvée par Dieu ! Quarante jours pour agir, pour se convertir, pour prier, pour aimer, pour donner, pour pardonner et ainsi passer dans la vie !
Charles Singer, Saisons
Écoutez. Plus de bruit, plus de conciliabules, de murmures, de complots. Plus de cliquetis d’armes. Plus rien que le silence. Ceux qui ont le pouvoir politique, religieux, dorment sur leurs deux oreilles, le devoir accompli et la conscience en paix. L’homme qui dérangeait parce qu’il était pauvre et qu’il faisait le bien, sans compter, sans trier, est maintenant au tombeau. Enveloppé d’un linceul, pour qu’il ne bouge plus. Un drap sur le visage, pour qu’il se taise enfin. Et une pierre par dessus. Le silence de la nuit.
Ecoutez, regardez ! Une femme qui court. Marie de Magdala. Et puis voici deux hommes. C’est Jean, suivi de Pierre. Ils courent au tombeau. La pierre est enlevée. Le linceul est à terre, le suaire à côté. Et le tombeau est vide. Il est ressuscité. Le bruit s’est répandu. En voici d’autres maintenant, qui accourent eux aussi. Disciples qui se cachaient. Malades, handicapés, qui avaient perdu espoir. Les exclus, les pécheurs, qui étaient rentrés dans le rang. Tous ceux qu’on avait enfermés au tombeau. Et ceux qui se croyaient à jamais crucifiés. Un jour nouveau se lève. Depuis la nuit de Pâques, jamais plus le tombeau n’aura le dernier mot. C’est la vie qui triomphe de toute obscurité, de tout obscurantisme. Une flamme d’espérance.
Texte de l’abbé Louis Dubois.
Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête.
Midi !
Etre avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
Ne rien dire, mais seulement chanter
Parce qu’on a le coeur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée
En ces espèces de couplets soudains.
Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la Grâce enfin restituée,
La créature dans son honneur premier
Et dans son épanouissement final,
Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin
De sa splendeur originale.
Intacte ineffablement parce que vous êtes
La Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance
Et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme,
L’Eden de l’ancienne tendresse oubliée,
Dont le regard trouve le coeur tout à coup et fait jaillir
Les larmes accumulées,
Parce qu’il est midi,
Parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui,
Parce que vous êtes là pour toujours,
Simplement parce que vous êtes Marie,
Simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !
Paul Claudel
Seigneur, je veux chanter le bien que tu fais Toi, dans l’Eglise
et dire mon poème à l’amour que Tu lui portes.
Elle est faible, mais combien d’actes de vie,
de lieux de consolation et d’espérance portent son nom !
Qui donc est sa force ?
Elle est souvent distraite en sa prière.
Mais dans combien d’églises, de chapelles,
se tiennent des hommes et des femmes qui vont vers toi !
Qui donc habite ces cœurs ?
Elle est plusieurs, elle se déchire parfois.
Mais tant de fois elle se laisse pardonner, réconcilier.
Qui donc est son espérance ?
Elle peut être incompréhensible.
Et cependant elle nous nourrit, nous accueille, nous baptise, nous enseigne.
Qui donc est sa nourriture ?
Façonne-la, Seigneur,
unifie-la et garde-la colorée de mille couleurs.
Et moi, je trouverai ma place, ma place unique,
que rien ni personne ne pourra m’ôter.
Sœur Myriam (ancienne supérieure des diaconesses de Reuilly)
Allez, faites de vos vacances la béatitude de la paix !
Soyez des promeneurs d’infini.
Baladez votre âme au grand soleil d’été
Et que votre corps chante par tous ses pores !
Baladez votre corps sur les sommets des montagnes
Et que votre âme exulte de la joie de vivre !
Régalez-vous d’azur et de mer,
Attardez-vous à ces heures bénies du soir,
Quand le grand crépuscule des jours de solstice
N’en finit plus de s’étirer avant la nuit étoilée.
Laissez-vous bercer par la lumière
Qui se fait câline sur les prés d’herbe tendre,
Lumière rasante à fixer comme la vague
Qui vient et revient se tapir sur le sable de la plage...
Allez, faites de vos rencontres avec les villes
Des fiançailles de joie dont les lendemains seront
Un mariage de souvenirs.
Mettez votre âme au large en d’autres jardins
Que ceux de vos résidences secondaires.
Faites de vos voyages une célébration de la terre entière.
Embrassez le ciel pour mieux saisir la terre.
Humez les parfums d’horizon.
Vivez l’amitié avec tout et tous, le monde et vous.
Pierre Talec
Je regarde mes fils en vacances, dit Dieu, parce que c’est moi qui les ai créés à mon image. Et même quand ils se reposent, ils sont à ma ressemblance.
Moi aussi après la Création, j’ai pris loisir de regarder mon œuvre et je me suis reposé. Je suis pour le repos, dit Dieu. Bien entendu le repos après le travail dont j’ai donné l’exemple. Et mon fils Jésus, au temps où il maniait la varlope à Nazareth, vous croyez qu’il ne se reposait pas avec joie ? C’est pourquoi j’aime que vous soyez en vacances.
Mais quand je vous vois incapables de rester en place, dit Dieu, à tourner et à tournoyer comme des fourmis en déroute, je me dis que vos vacances, au fond, ce n’est pas du repos. Cette agitation c’est même un piège du malin qui vous empêche de penser à vous et aux autres et à Moi qui suis votre Père du ciel.
Je regarde mes fils en vacances, dit Dieu, et je ne trouve pas qu’ils aient tellement l’air d’être en vacances. Mais je ne trouve pas non plus qu’ils aient tellement l’air d’être mes fils. Sur les plages qui sont si belles et si bonnes, je le sais bien, moi, qui les ai faites, ils sont là étendus. Et malgré la clarté de mon soleil, ce n’est pas un joyeux tableau. Ils me font penser à ces pauvres gens dont mon Fils a eu pitié autrefois, comme en Palestine, las et prostrés comme un troupeau abandonné.
Je n’ai rien contre les corps bronzés et les bains de soleil, dit Dieu, le soleil, je l’ai créé moi-même. Et l’homme et aussi la femme, je les ai vus, au printemps du monde, au temps de leur innocence, aller et venir sur ma terre, où ils étaient nés. Et ça ne m’offusquait pas. Mais ce que je n’aime pas dans ces multitudes, c’est qu’elles s’ennuient et qu’elles ont l’esprit vide. On dirait que les âmes sont parties en vacances, abandonnant le corps sur le sable comme des poissons échoués.
Et ça, dit Dieu, ça ne me plaît pas. Boire, manger, dormir, se multiplier, dit Dieu, je n’en demande pas plus aux animaux que j’ai créés. Mais pour l’homme qui est mon fils, j’ai rêvé quelque chose de plus. Même et surtout quand il est en vacances.
Michel Quoist
Ils ne font rien de particulier ou d’extraordinaire pour attirer les regards. Il faut être attentifs pour les découvrir. Quand ils sont là, il y a du respect dans l’air et de la tolérance et de l’amour et une autre tournure des esprits et des cœurs… Une autre lumière. Une joie et une espérance qui viennent de l’Evangile.
Ils ne se cachent pas. Ils n’ont pas honte mais ils sont discrets car ils savent que les grandes moissons germent dans l’obscurité de la terre et que les grandes récoltes se préparent dans les profondeurs.
Ils sont présents, discrets et humbles, comme le levain. Ils font bouger le monde. Ils existent. Il suffit d’être attentifs et on les voit, nombreux, dans les lieux de chaque jour.
D’ailleurs, au milieu de la foule indifférente, tu es peut-être de ceux-là ?...
Charles Singer
Septembre… Rentrée… c’est le mot qui rime tout ce mois…
Rentrée scolaire…
Les petits frémissent, tressaillent à l’idée de retrouver leurs amis…de rencontrer leur instit…
Tôt levés, ils se mettent en route avec ardeur, rien ne leur pèse, ils s’ouvrent à l’avenir tout simplement, la joie les accompagne et les pousse en avant…
Leur sourire allège la légère peur ou l’angoisse de leurs parents car la question reste : Est-ce que ça ira ?
Septembre clôt la période estivale et nous invite tous à un nouveau commencement :
Car c’est la Rentrée ! Rentrée académique, rentrée politique, rentrée catéchétique et paroissiale…
Est-ce une Reprise du quotidien, un retour aux tâches habituelles ? Non, avec rentrée riment changements, nouveautés, perspectives, espoirs…
Rentrons ! Comme l’enfant avec ardeur, à l’école de la paix et du pardon,
laissons-nous pousser par le souffle de l’Esprit,
mettons-nous à la tâche pour apprendre l’espérance et tisser des liens d’amitié qui tirent du noir ceux qui le broient…
Alors, la rencontre avec l’Évangile sera au rendez-vous…
Sœur Renée
Un bel automne réjouit parfois davantage le cœur
Qu’un été bien chaud.
La nature déploie sa riche palette de couleurs.
Les récoltes sont rentrées.
Dans l’automne de mon âme,
Je ne récolte plus.
Je suis et je m’émerveille
des couleurs magiques de la vie,
De la paisible joie qui nait
De tout ce qui a grandi en moi.
L’automne me prodigue sa douceur.
Dans la douceur de l’automne,
je contemple ma vie
Et je suis en harmonie avec tout ce qui est.
J’adhère à tout ce qui est.
C’est une tendre joie, à peine perceptible,
Que l’automne éveille en moi.
Ce n’est plus la joie éclatante de l’été.
Mais personne ne peut me ravir cette paisible joie.
Elle survivra à l’hiver.
Elle résistera lorsque je sentirai le froid en moi
Et tout autour de moi.
Anselm Grün
"A Melbourne j’allais voir un vieil homme dont, semblait-il, personne ne connaissait même l’existence. Sa chambre était dans un état horrible.
Je désirais la nettoyer, mais il ne cessait de me dire : « Je suis très bien comme cela. » . Je ne lui répondais pas et à la fin il me permit de faire ce nettoyage.
Il y avait dans cette chambre une très belle lampe recouverte d’années de poussière.
Je lui demandai : « Pourquoi n’allumez-vous pas cette lampe ? » « Pour qui ? me répondit-il. Personne ne vient chez moi. Je n’ai pas besoin de cette lampe. »
Je lui demandai alors : « Allumerez-vous la lampe si une Soeur vient vous voir ? » Il répondit : « Oui, si j’entends une voix humaine, je l’allumerai. »
Et dernièrement, il m’a envoyé un mot :
« Dites à mon amie que la lumière qu’elle a envoyée dans ma vie brille toujours. »
In « La joie du don » de Mère Teresa, Paris, Seuil, 1975 (traduction par P. Granville), pages 57 et 58.
Le mot du mois 2016
Bienveillance, bienveillance de Dieu !
A Noël, Dieu se révèle bienveillant, au travers de Jésus, il fait le pari du lumineux en nous, et de chasser le côté obscur, il consacre son énergie à la naissance du bien. Cette bienveillance de Dieu à notre égard est le fondement de notre propre bienveillance à l’égard des autres et du monde.
La bienveillance, c’est la capacité de voir le bien en l’autre, pour ainsi en susciter la croissance, l’encourager, le soutenir. La bienveillance est désintéressée et sans jugement.
La joie de cette nuit de la Nativité n’est pas une nostalgie de l’enfance, des paquets-cadeaux sous le sapin ou des chants traditionnels dans l’église trop petite…
C’est une joie résolument tournée vers le présent. C’est une joie qui regarde le bien grandir au milieu des hommes.
C’est une bienveillance humaine qui répond à la bienveillance divine, en se fondant sur elle. Puisque Dieu voit en l’homme assez de bien potentiel pour se faire l’un d’entre nous, comment ne pas en retour développer nous aussi ce regard de bienveillance sur ceux qui nous entourent, sur notre planète, sur toute forme de vie témoignant de sa source ?
Texte rédigé par Dixit, une Equipe de jeunes familles, pour la célébration de Noël avec le P. Charles Delhez (posté sur Facebook)
Belle année à tous !
Sous la neige et le givre, la terre est au repos, en attente.
Terre désolée, en friche, en cendres ou vivante, irriguée, fertile…
Quarante jours en vue
pour engendrer et germer, croître et fructifier,
pour travailler notre « humus », terre en devenir.
Période de germination et de maturation, chargée d’espoirs et de promesses.
Dominique Bokor
Chaque être porte en lui-même une part de résurrection.
Chaque être peut nous enrichir,
à condition de plonger en lui
dans ce qu’il y a de beau, de meilleur,
de lumineux, de divin.
Malheureusement, nous épluchons
d’abord les ténèbres de l’autre.
Et nous en restons là.
Le Christ est là, dans chaque être,
enfoui, prêt à se faire reconnaître,
et nous passons sans le voir.
Nous manquons la rencontre souvent,
pris par notre égoïsme, nos refus,
nos barrières, nos intolérances, nos rejets.
Nous avons besoin de demander
dans notre prière le regard du Christ.
Il plongeait dans les êtres avec une telle intensité,
une telle fraîcheur, une telle nouveauté,
que personne n’oubliait jamais plus ce regard.
Et en vivait.
Le Christ ressuscité a besoin de notre regard
de tendresse et de miséricorde
pour aborder chaque être.
Plonger dans ce que chaque personne a de meilleur,
c’est recevoir une parcelle
de la lumière du Ressuscité
Auteur : Guy Gilbert, prêtre des loubards
« Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (Mt28, 10)
Ce ne sont pas seulement les Apôtres ou l’Église dans ses responsables qui doivent retourner en Galilée pour y rencontrer le Seigneur ressuscité. La parole de Jésus s’adresse aussi à nous tous personnellement. Peut-être n’y a-t-il pas de parole évangélique plus importante à comprendre aujourd’hui. Chacun de nous possède quelque part en lui la Galilée, sa Galilée à lui, où le Seigneur le précède et l’attend.
Tout disciple doit savoir que le Seigneur ressuscité ne peut se révéler à lui qu’en réveillant ce qu’il porte en lui de plus profond, de plus vrai, de plus personnel. Le Ressuscité se manifeste à nous en nous ressuscitant avec lui : en nous faisant éprouver dans notre être le dynamisme de sa résurrection, en s’affirmant comme la sève montante de nos vies. Autrement dit, il nous fait la grâce de le retrouver, en nous faisant la grâce de nous retrouver nous-mêmes.
Sa résurrection est aussi notre résurrection, le réveil de notre être.
(Eloi Leclerc, Pâques en Galilée, DDB 2003)
Tu nous connais :
nous sommes fragiles et forts,
façonnés de petitesse et de grandeur,
pleins de bonté et si lourds
lorsqu’il s’agit de donner !
Donne-nous l’Esprit de Jésus :
ainsi aurons-nous le courage d'aimer
même si nos jours en sont déchirés !
Donne l’Esprit de Jésus à ton Église :
nous en sommes une partie vivante -
qu’elle soit active en tous les lieux
où des vivants attendent d'être secourus
dans l’esprit, le corps et le cœur !
A ce monde désorienté,
nous en sommes une partie vivante -
parce que les raisons de vivre se perdent
dans les bruits de violence, d’intolérance et de souffrance,
donne l’Esprit pour que reste,
brillante comme une lumière placée au sommet de la montagne,
l’espérance née de la Parole de Jésus le Christ :
’Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps.’
Charles Singer, Saisons
Je clame
que la vie est indestructible,
malgré la mort.
Que l’espoir est un vent vif
qui doit balayer le désespoir.
Que l’autre est un frère
avant d’être un ennemi.
Qu’il ne faut jamais désespérer
de soi-même et du monde.
Que les forces qui sont en nous,
les forces qui peuvent
nous soulever sont immenses.
Qu’il faut parler l’amour et non
les mots de la tempête et du désordre.
Que la vie commence aujourd’hui
et chaque jour,
et qu’elle est l’espoir.
Martin Gray (1922-2016)
Vous vous faites mourir à travailler.
Vous faites du sur-temps
pour prendre des vacances,
vous vous agitez,
vous ruinez vos santés.
(…)
Vous vous dépensez tant pour un surplus d’argent et de confort.
Vous vous tuez pour des babioles.
Dites-moi donc ce qui vous prend !
Moi, j’aime le repos, dit Dieu. (…)
J’aime les soirs tranquilles après les journées dures.
J’aime les dimanches épanouis après les six jours fébriles.
J’aime les vacances après les saisons d’ouvrage.
J’aime la retraite quand la carrière est terminée.
J’aime le sommeil de l’enfant épuisé par ses courses folles.
J’aime le repos, dit Dieu.
C’est ça qui refait les hommes.
Le travail, c’est leur devoir, leur défi.
Leur effort pour donner du pain et vaincre les obstacles.
Je bénis le travail.
Mais à vous voir si nerveux, si tendus,
je ne comprends pas toujours quelle mouche vous a piqués.
Vous oubliez de rire, d’aimer, de chanter.
Vous ne vous entendez plus à force de crier.
Arrêtez donc un peu.
Prenez le temps de perdre votre temps.
Prenez le temps de prier.
Changer de rythme, changez de cœur.
J’aime le repos, dit Dieu.
Et au seuil du bel été, je vous le dis à l’oreille :
"Quand vous vous détendez
dans la paix du monde,
Je suis là près de vous
et je me repose avec vous".
André Beauchamp (Québec)
Jésus Christ est celui qui sait donner une vraie passion à la vie (…).
C’est Jésus Christ qui nous pousse à élever le regard et à rêver haut. ‘‘Mais Père – quelqu’un peut-il me dire – c’est si difficile de rêver haut, c’est si difficile de monter, d’être toujours en ascension. Père, je suis faible, je tombe, je m’efforce mais tant de fois je tombe’’.
Les alpinistes, lorsqu’ils gravissent les montagnes, chantent une chanson très belle, qui dit ceci : ‘‘Dans l’art de grimper, ce qui importe n’est pas de ne pas tomber, mais de ne pas demeurer à terre’’.
Si tu es faible, si tu tombes, regarde un peu en haut et il y a la main tendue de Jésus qui te dit : ‘‘Lève-toi, viens avec moi’’.
Extrait du message du pape François, Cérémonie d’accueil JMJ Cracovie – 28 juillet 2016
La joie est prière
La joie est force
La joie est amour.
Dieu aime celui qui donne avec joie.
La meilleure manière de montrer notre gratitude envers Dieu et les gens,
c’est d’accepter tout avec joie.
Être heureux avec lui, maintenant, cela veut dire :
aimer comme il aime,
aider comme il aide,
donner comme il donne,
servir comme il sert,
sauver comme il sauve,
être avec lui 24 heures par jour,
le toucher avec Son déguisement de misère dans les pauvres
et dans ceux qui souffrent.
Un cœur joyeux est le résultat normal d’un cœur brûlant d’amour.
C’est le don de l’Esprit, une participation à la joie de Jésus
vivant dans l’âme.
Gardons dans nos cœurs la joie de l’amour de Dieu
et partageons cette joie de nous aimer les uns les autres
comme Il aime chacun de nous.
Que Dieu nous bénisse.
Amen.
Mère Térésa
Si tu veux la paix, prépare…
… Surtout, ne prépare pas la guerre.
Bien au contraire, si tu veux la paix, prépare d´abord la fraternité.
Mais aussi, si tu veux la paix, prépare l´enseignement de l´amour du prochain.
Car, en effet, si tu veux la paix, donne la priorité des priorités à l´éducation.
Mais n´oublie pas : si tu veux la paix, prépare la justice et respecte la dignité de l´adversaire.
Mais aussi, si tu veux la paix, purifie les mémoires.
Si tu veux la paix, prépare la vérité.
Surtout, si tu veux la paix, prépare la solidarité.
Enfin, si tu veux la paix, prépare la miséricorde.
Alors, si tu prépares tout cela, la paix te sera donnée par surcroît.
Grand Rabbin René-Samuel SIRAT
Ils sont nombreux les bienheureux
qui n’ont jamais fait parler d’eux
et qui n’ont pas laissé d’image...
Tous ceux qui ont, depuis les âges,
aimé sans cesse et de leur mieux
autant leurs frères que leur Dieu.
Éternellement heureux !
Éternellement heureux !
Dans son Royaume !
Ceux dont on ne dit pas un mot,
Ces bienheureux de l’humble classe,
Ceux qui n’ont pas fait de miracle.
Ceux qui n’ont jamais eu d’extase
Et qui n’ont laissé d’autre trace
Qu’un coin de terre ou un berceau.
Ils sont nombreux ces gens de rien,
ces bienheureux du quotidien
qui n’entreront pas dans l’histoire.
Ceux qui ont travaillé sans gloire
et qui se sont usé les mains
à pétrir, à gagner le pain.
Ils ont leurs noms sur tant de pierres,
Et quelquefois dans nos prières…
Mais ils sont dans le cœur de Dieu !
Et quand l’un d’eux quitte la terre
Pour gagner la maison du Père,
Une étoile naît dans les cieux…
Robert LEBEL
Pas étonnant, dit Dieu.
que notre histoire soit tissée de rendez-vous manqués !
Vous m’attendez dans la toute puissance,
et je vous espère dans la fragilité d’une naissance !
Vous me cherchez dans les étoiles du ciel,
et je vous rencontre dans les visages qui peuplent la terre !
Vous me rangez au vestiaire des idées reçues
et je viens à vous dans la fraîcheur de la grâce !
Vous me voulez comme une réponse,
et je me tiens dans le bruissement de vos questions !
Vous m’espérez comme un pain
et je creuse en vous la faim !
Vous me façonnez à votre image,
et je vous surprends dans le dénuement d’un regard d’enfant !
Mais, dit Dieu, sous le pavé de vos errances,
un Avent de tendresse se prépare,
où je vous attends comme la nuit attend le jour.
Francine Carillo, pasteure suisse
Le mot du mois 2015
A l’aube de l’année 2015, nous vous adressons tous nos vœux de paix, de bonheur, de santé, de réussite,…
La Paix…
La paix est davantage qu’une absence de conflit, elle est bonheur, elle donne juste place à chacun, elle est plénitude de vie. Quand nous l’accueillons en nous, la paix de Dieu s’étend à ceux qui nous entourent et à toutes les créatures.
Le désir de la paix élargit notre cœur et l’emplit de compassion pour tous. Il se traduit dans une attitude d’accueil et de bienveillance dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos activités quotidiennes.
La paix est aussi à la racine de la justice à plus grande échelle.
Lettre de Taizé - Frère Alois 2012-2015 « Vers une nouvelle solidarité »
En arrivant à Prague, vous avez reçu les « Propositions » pour l’année qui commence, centrées sur l’appel de Jésus à être sel de la terre. Il ne dit pas « Vous devez être » mais simplement « Vous êtes le sel de la terre. » Le sel est mélangé à la terre de l’humanité. Le Christ nous envoie partout porter la bonne nouvelle de l’amour de Dieu.
Quelle merveille ! Dieu ne répand pas sa paix magiquement du haut du ciel, mais à travers nos vies. Il met sa confiance en nous. Il nous invite à être ferment de paix dans la pâte de l’humanité, cette humanité tragiquement déchirée par des conflits armés ou non.
Dieu n’attend de nous qu’un oui à son amour. Un oui comme celui de Marie, courageux, exprimant toute notre confiance. Avec elle, d’innombrables autres témoins de Dieu nous soutiennent.
Frère Roger fait partie de cette nuée de témoins. (…)
Frère Alois, Rencontre européenne de Prague, mercredi soir 31 décembre 2014
Je sais des blessures qui jamais ne guérissent
Des oiseaux qui meurent au matin d’un chagrin
Des hommes qui se lèvent mais titubent en chemin
Des libertés volées et des volontés complices
Des larmes océanes aux sourires des enfants
Quand sifflent les missiles de nos bombardements
Ils vivent leur destin en éternel retour...
Je sais tant de peines où ruissellent les haines
Des jeunes désespérés cherchent leurs dernières veines
Et la révolte seule peut engendrer l’Amour
Des aurores d’espérance qui s’insurgent en prières
Des regards convertis qui s’emplissent de lumière
Ce feu d’amour de Dieu qui embrase nos vies
Et qui jamais ne laisse les hommes en leurs détresses
Car l’Espérance espère par-delà toutes tristesses
Cette grâce du Christ est la main de l’Ami
Qui mène sur les sentes où les peurs sont bannies
Et nous marchons ensemble pour construire le monde
Donner à son visage les éclats qui fécondent
Étincelles d’Amour qui calcinent nos rochers
L’Espérance demeure notre force d’Aimer.
Bruno Leroy, éducateur de rue
6. Il y a des chrétiens qui semblent avoir un air de Carême sans Pâques. Cependant, je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et dans toutes les circonstances de la vie, parfois très dure. Elle s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout. Je comprends les personnes qui deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’elles doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis : « Mon âme est exclue de la paix, j’ai oublié le bonheur ! […] Voici ce qu’à mon cœur je rappellerai pour reprendre espoir : les faveurs du Seigneur ne sont pas finies, ni ses compassions épuisées ; elles se renouvellent chaque matin, grande est sa fidélité ! […] Il est bon d’attendre en silence le salut du Seigneur » (Lm 3, 17.21-23.26).
276. Sa résurrection n’est pas un fait relevant du passé ; elle a une force de vie qui a pénétré le monde. Là où tout semble être mort, de partout, les germes de la résurrection réapparaissent. C’est une force sans égale. Il est vrai que souvent Dieu semble ne pas exister : nous constatons que l’injustice, la méchanceté, l’indifférence et la cruauté ne diminuent pas. Pourtant, il est aussi certain que dans l’obscurité commence toujours à germer quelque chose de nouveau, qui tôt ou tard produira du fruit. (…)La persistance de la laideur n’empêchera pas le bien de s’épanouir et de se répandre toujours. Chaque jour, dans le monde renaît la beauté qui ressuscite transformée par les drames de l’histoire.(…)
278. (…) La résurrection du Christ produit partout les germes de ce monde nouveau ; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante !
Pape François in Evangelii gaudium
Savais-tu, Marie,
savais-tu lorsque tu as dit ’’oui’’
savais-tu que cela finirait ainsi ?
Savais-tu que ce oui devant l’inconnu
savais-tu que tu aurais à le redire souvent ?
Savais-tu qu’un glaive de douleur transpercerait ton cœur ?
Il t’a fallu dire oui lorsqu’Il a quitté la maison en te laissant seule.
Il t’a fallu supporter tout le mal qu’on disait de Lui.
Tu as sans doute assisté à toutes ces querelles avec les pharisiens
et tu L’as vu monter à Jérusalem où Il devait mourir.
Savais-tu, Marie,
savais-tu qu’un jour ces paroles déchireraient ton cœur :
’’ Il mérite la mort !’’
Et tu L’as suivi pas à pas.
Il avait une poutre sur le dos,
Il grimpait le mont Calvaire.
Tu L’as vu fixé au gibet de la Croix,
entre deux malfaiteurs.
Et la foule ricanait.
Et les soldats L’insultaient.
Toi, tu ne Le quittais pas des yeux.
Tu as senti son dernier souffle,
tu as reçu son dernier soupir.
Savais-tu, Marie,
savais-tu que l’Enfant que tu portais sur tes genoux,
savais-tu que cet Enfant que tu allaitais,
savais-tu qu’un jour Il reposerait
mort
sur tes genoux ?
Pouvais-tu savoir qu’une énorme pierre roulerait
entre toi et Lui
et qu’elle se refermerait sur la mort ?
Et il t’a fallu encore dire oui.
Chante, Marie, chante !
Chante à mon cœur la joie qui t’envahit.
Il est Vivant, ton Fils
pour toujours !
Chante, Marie, chante la joie de ton oui
qui, chaque jour désormais retentit.
Chante, Marie, chante l’Amour que Dieu a mis dans ton cœur
et dis-moi ton secret.
Apprends-moi à dire oui
dans la nuit et le doute.
Rappelle-moi que, plus forte que la souffrance et la mort,
la vie jaillira.
Redis-moi que de oui en oui
Dieu toujours plus loin m’appelle
et qu’Il me fait marcher sur le chemin de l’Amour
où souvent la souffrance à la joie est mêlée.
Charles Delhez, jésuite
Ce qui rend heureuse une existence, c’est d’avancer vers la simplicité : celle de notre cœur, et celle de notre vie. Quand la simplicité est intimement associée à la bonté du cœur, un être humain peut créer un terrain d’espérance autour de lui. Pour qui avance de commencement en commencement, une vie heureuse se construit. Jour après jour, et même de nuit, nous irons à la source : en ses profondeurs scintille une eau vive.
Frère Roger (12/05/1915-16/08/2005) in « Pressens-tu un bonheur ? »
En cette année 2015, Taizé propose à tous ceux qui le souhaitent de se mettre en route « vers une nouvelle solidarité ». Autour du 12 mai, date du 100e anniversaire de la naissance de frère Roger, pour rappeler sa mémoire et mettre en pratique son appel à suivre le Christ, les jeunes sont invités, partout où ils vivent, à animer une prière et à imaginer une action de solidarité.
Le dimanche 10 mai à 17h30, la communauté de Taizé célébrera une prière d’action de grâce dans l’église de la Réconciliation, avec des amis de la grande région autour de Taizé. Le déroulement et la prière écrite par frère Alois pour cette occasion ont été mis en ligne, pour permettre à d’autres de s’en inspirer pour leur propre temps de prière. (www.taize.fr)
Voici la Prière de frère Alois :
Dieu de compassion, nous te remercions pour la vie de frère Roger. Dans un monde souvent déchiré par les violences, il a créé par sa vie et celle de ses frères une parabole de communion. Nous te louons pour son témoignage au Christ Ressuscité et pour sa fidélité jusqu’à la mort. Envoie sur nous ton Esprit Saint pour que nous soyons nous aussi des témoins de réconciliation dans notre vie quotidienne. Fais de nous des créateurs d’unité parmi les chrétiens quand ils se séparent, des porteurs de paix entre les peuples quand ils s’opposent. Donne-nous de savoir vivre en solidarité avec les plus démunis, proches ou lointains.
Avec frère Roger nous voudrions te dire : Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu, dans la confiance du cœur. Tu nous gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde.
Sais-tu quelle heure il est ?
C'est l'heure de sortir de ton sommeil.
Debout ! Il est grand temps de te lever
pour marcher librement en plein soleil.
Quand l'habitude et la routine
endorment ton coeur,
et que plus rien ne te fascine,
même le bonheur....
Qu'un oiseau chante
et te surprenne avant le jour,
tel un prophète
qui réveille en toi l'amour.
Quand Dieu s'invite et qu'Il t'appelle
à l'heure imprévue,
au coeur du monde et de ses nouvelles,
au coeur de la rue...
à ton réveil, à table,
au boulot,n'importe où.
Qu'importe l'heure...
Il t'offre mille rendez-vous.
Cette femme est bien loin
de croire
que près de son puits,
cet homme qui demande à boire
va changer sa vie;
chaque parole
est une source qui jaillit...
Et d'une eau vive
Tout son être est envahi !
Lorsque Marie, pendant la noce,
s'adresse à Jésus :
Y a plus de vin, fais quelque chose
le temps est venu.
Là dans mon âme,
je le sens, c'est pour bientôt
l'heure de Dieu
et le bon vin d'un temps nouveau !
Sais-tu quelle heure il est ?
C'est l'heure de sortir de ton sommeil.
Debout ! Il est grand temps de te lever
pour marcher librement en plein soleil.
Robert Lebel
Enfin un peu de temps !
Temps des vacances, temps de reprendre souffle, de se retrouver soi-même en dehors du stress de la vie de tous les jours, de la course au rendement et de l’obsession de l’efficacité.
Aurons-nous l’occasion de faire de temps à autre un acte de présence à nous-mêmes ?
Rendez-vous avec la nature
Temps des vacances, temps de retrouver la nature belle et enchanteresse. Temps de communier avec l’univers.
Aller se promener par une nuit sans voile. S’offrir une petites escapade au lever du jour et admirer les premières couleurs qui s’esquissent tandis que les oiseaux risquent les premières notes de musique
qui font lever le soleil. L’homme est né dans le berceau de la nature. Les plus beaux sentiments dont il est capable ne naissent-ils pas face à l’infini des horizons ?
Rendez-vous avec les autres
Temps des vacances, temps de se retrouver les uns les autres en ôtant le masque de la respectabilité que nous donne le travail ou de la honte de n’en point avoir.
C’est l’occasion de « perdre » son temps avec ceux qu’on aime, de se mettre à l’écoute de leur mystère, d’apprécier leur présence, de jouer à Marie après avoir si souvent été Marthe.
Rendez-vous avec Dieu
Temps des vacances, temps de la prière. Voilà une objection qui tombe : « Je n’ai pas le temps ».
Enfin, nous en avons à donner à Celui qui depuis toujours en a pour l’homme. Et, peut-être, au cœur de la prière retrouvée entendrons-nous un appel ?
Car Dieu, dans le silence, nous dit le rêve qu’il a fait pour nous.
P. Charles Delhez sj (paru dans la Lettre de La Pairelle d’avril-juin 2011)
Dérange-nous, Seigneur,
lorsque nous sommes trop satisfaits de nous-mêmes,
lorsque nos rêves se réalisent
car nous avons rêvé trop peu,
lorsque nous sommes arrivés en toute sécurité
car nous avons navigué trop près de la rive.
Dérange-nous, Seigneur,
Lorsque, avec l’abondance de choses dont nous disposons,
nous avons perdu notre soif d’eau vive ;
Après être tombés amoureux de la vie,
nous avons cessé de rêver de l’éternité,
et dans nos efforts de construire une nouvelle terre,
nous avons laissé baisser notre vison du nouveau Ciel.
Dérange-nous, Seigneur,
Afin d’oser plus hardiment,
de nous aventurer en mer plus large,
là où les tempêtes nous révéleront ta majesté ;
Quand, perdant de vue la terre,
nous trouverons les étoiles.
Nous te le demandons de repousser
les horizons de nos espoirs,
et de nous propulser vers l’avenir
avec force, courage, espérance et amour.
Sir Francis Drake – 1577
La logique de la vie, c’est de grandir.
Ce qui ne grandit pas est desséché.
Ce qui ne grandit plus est stérile.
En pleine stagnation !
Chacun devine au fond de lui-même qu’il n’a pas atteint
la taille de l’être pour lequel il est fait…
Chacun devine qu’au fond de lui-même reposent des germes
qui ne demandent qu’à s’épanouir au grand soleil. Au grand vent.
Chacun devine qu’il est dépositaire de graines
qu’il est chargé de semer et de cultiver dans le grand champ du monde.
Chacun a conscience qu’il est responsable d’épis à planter et à mûrir.
C’est la logique de la vie.
C’est la logique du croyant.
Car vivre et croire, quelque soient nos grandeurs et nos faiblesses,
n’est-ce pas devenir un grand arbre sur lequel mûrissent des fruits d’évangile ?
Singer, Saisons
« (…) Par contre, il existe à côté de ce Grand Bien si terrible, la bonté humaine dans la vie de tous les jours. C’est la bonté d’une vieille qui, sur le bord de la route, donne un morceau de pain à un bagnard qui passe, c’est la bonté d’un soldat qui tend sa gourde à un ennemi blessé, la bonté d’un paysan qui cache dans sa grange un vieillard juif… Cette bonté privée d’un individu pour un autre individu est une bonté sans témoins, une petite bonté sans idéologie, une bonté instinctive et aveugle, spontanée et imprévisible, simple comme la vie.
Et la force de cette bonté vient de ce qu’elle réside dans le silence du cœur de l’homme. Mais si y nous réfléchissons, nous voyons que cette une bonté privée, muette, sans idéologie, occasionnelle est éternelle.
J’ai vu que l’homme n’était pas impuissant dans sa lutte contre le mal. L’humain continue à vivre dans l’homme dans cette petite bonté, insensée, absurde, impuissante, une bonté invincible.
Le mal ne peut rien contre elle. »
in « Vie et Destin » de Vassili Grossman (1962)
« Vie et destin » est la deuxième partie d’une grande fresque épique bâtie autour d’un moment crucial de l’histoire de l’U.R.S.S. : la bataille de Stalingrad. Un moment ô combien ambigu car, derrière le triomphe apparent d’un peuple , celui de la démocratie sur le nazisme, se profile l’horreur et un tournant déterminant pour le destin du monde.
Quand on parlait des saints, autrefois
On admirait, on avait peur.
Tant de pénitences et de souffrances,
Tant de faits extraordinaires.
Quels géants !
Et puis, un jour, avec la « petite voie » de Thérèse,
on s’est dit : « moi aussi, je peux devenir un saint ».
Mais on cherchait quand même des choses
En marge de la vie.
Maintenant, on voit mieux que le chantier de la sainteté,
C’est la vie quotidienne.
Avec mon travail, ma famille, ma santé, mes problèmes
Dans ma vie très modeste,
Je dois devenir celui qui trouve toujours
Le moyen d’aimer.
Aide-moi à mieux accepter ma vie,
À mieux la regarder,
À la fouiller pour voir comment, là-dedans,
Il y a de l’Évangile à vivre.
Je te prie, Seigneur, pour que naissent partout
Des saints de la vie quotidienne.
André Sève
Sous prétexte qu’on « attend » Noël,
certains confondent l’Avent avec une terre d’attente calme !
Ils se laissent bercer par les douces musiques de Noël
et les tresses de lumières suspendues dans les rues
et sur les places publiques.
Ils attendent béats devant le sapin
et bien au chaud, que Noël arrive.
Or Noël est une fête qui oblige à bouger.
Car Dieu est venu chez les hommes
pour changer la face de la terre.
Pour sortir les hommes de leur faiblesse et de leur mollesse,
pour les aider à bâtir une paix et une justice plus efficaces,
afin de leur indiquer des chemins pour un bonheur réel,
afin de les inviter à vivre en frères égaux,
afin de leur faire comprendre
que chaque être humain est né à l’image de Dieu
et est revêtu d’une dignité incomparable.
Dès lors, est-il seulement possible d’imaginer préparer Noël,
la naissance de Dieu en humanité,
en restant calmement calé dans son fauteuil,
en regardant les étoiles,
en gémissant un peu
sur les difficultés du monde,
en planant sur des musiques émouvantes ?
L’Avent est un temps d‘action. A la suite de Dieu !
L’Avent est là, Noël vient : debout !
On n’attend plus : on se met au travail !
Charles SINGER, in « Terres »
Le mot du mois 2014
Terre Neuve
C’est une terre
qui produit des fruits
qu’on n’attendait plus,
des fruits nouveaux
qui permettent d’espérer
des moissons innombrables.
C’est une terre
qui ne ressemble en rien
aux vieux déserts craquelés
qui la couvraient.
C’est une terre nouvelle-née
parce que Quelqu’un est venu
qui lui a donné une autre figure !
In Terres, Charles SINGER
Février,
C’est le mois le plus court, la lune est sa mesure…
Mais il laisse au soleil de se lever un peu plus tôt chaque jour pour nous offrir sa lumière…La lumière clôt la nuit.
La lumière offre l’aube et ouvre un chemin, n’est-ce pas celui de l’espérance, de la paix ?
« Tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix car mes yeux ont vu ton salut, lumière pour éclairer les Nations » chante Syméon (Luc 2.)
Son attente est comblée et son désir immense…Allons-nous comme lui nous laisser atteindre par la Lumière ?…
Cierge à la main, certains d’entre nous vont en faire mémoire le jour de la Chandeleur :
Joyeuse Lumière, Splendeur éternelle du Père,
Saint et bienheureux Jésus Christ !
En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant. »
Nelson Mandela
Extrait du Discours d’investiture - 10 Mai 1994
Le Carême est le temps de la couleur :On se débarrasse de la patineEt de la poussière accumuléesEt on se trouve en faceDe la beauté du commencement
Ch. Singer, Saisons
« Le temps n’est pas quelque chose que l’on possède mais une qualité d’être que l’on reçoit. (…)Le désir de Dieu est que l’homme vive, non qu’il passe à côté de sa vie, courant de gauche à droite comme un dératé. (…)Le temps n’est pas extérieur à nous, c’est la forme interne de toute expérience humaine. C’est dire que nous pouvons donner une coloration singulière, unique, au temps qui passe.Apprendre à être présent à ce qui se présente (au moment présent comme un cadeau), c’est l’unique manière de donner sens à nos vies et de ne pas perdre le temps qui nous est donné. (…)La patience n’est plus une vertu à la mode dans une société gagnée par l’accélération du temps ! Le terme grec qu’emploie l’apôtre Jacques est makrothymia, qu’on pourrait traduire par avoir du « souffle long ». Ainsi, la patience n’est pas un trait de tempérament que l’on possède, mais un souffle que l’on met en œuvre dans une vie qui respire à un autre rythme que celui, haletant, de ceux qui courent après les plaisirs ou après rien.Comme un coureur de fond, nous avons besoin de ce souffle pour tenir bon dans la durée, ce temps parfois long de la routine ou de l’épreuve. Le temps devient alors l’épreuve de la fidélité. C’est là qu’il nous attend : seras-tu fidèle au Fiable qui ne cesse de t’appeler à la vie et à la liberté ? Le temps qu’il te donne, le délai qui t’est offert, est-il rempli de confiance ? Dans la confiance ainsi vécue, il n’y a, à proprement parler, plus de compartimentages étanches entre le passé, le présent et le futur. Faire confiance, c’est reprendre le passé et l’ouvrir à son avenir. Le temps n’est plus alors vécu comme une succession d’instants, mais comme une maturation : il y a de la croissance à venir.La confiance donne au temps sa qualité et sa profondeur. (…)Si le temps nous est donné, c’est pour l’échange gratuit où ce qui compte, c’est la rencontre de l’autre. Le temps ne serait-il pas alors le plus beau cadeau à nous partager les uns les autres ? »
Extraits de l’article « Partager son temps » de Dominique Collin, o.p. – RiveDieu, avril 2014.
Le voisin aménage son jardin, la voisine lave ses vitres, des jeunes se prélassent sur les bancs de ce jardin public où je me suis moi-même assis pour goûter un peu de ce ciel bleu et des rayons du soleil généreusement offerts ces derniers jours. Le printemps est là. Il flotte dans l’air un parfum de liberté et de renouveau.
Les vrais printemps sont normalement suivis d’un été, avant un nouvel automne. Or, ces dernières années, certains printemps n’ont débouché que sur de nouveaux hivers. Sans transition. Les fleurs n’ont produit ni fruits, ni récolte. Il y a quelques jours, la Syrie soufflait les trois bougies d’un hiver qui dure encore. A Bruxelles, pour faire mémoire de ces années de tragédie, à peine 150 personnes s’étaient réunies autour de quelques lumignons.
Ignace avait foi dans le printemps. Pour lui, l’Esprit signe sa présence chaque fois qu’un bourgeon – une pousse même minuscule - de foi, d’espérance, d’amour perce au soleil. Les documents d’époque rediffusés pour le 100e anniversaire du début de la « grande » guerre, témoignent de l’enfer. Mais aussi, au milieu des tranchées et de la boue : la fraternité à toute épreuve, le pain et le vin partagé, l’écriture inlassable de lettres d’amour à celles laissées à la maison. (…)
Un passage radical a été ouvert qui mène du froid et des ténèbres à la chaleur et à la lumière. C’est le Printemps de Dieu que le Ressuscité dépose entre nos mains, comme il dépose sa Vie.
Nous, compagnons de ce Christ vivant, avons tout pour être ces hommes de printemps, de chaleur, de lumière. Des hommes « en sortie », comme aime le dire le Pape François, sortie audacieuse, confiante, pétrie d’espérance en plein milieu des forces de doute, de découragement et de repli toujours à l’affût en nos cœurs mêmes. (…)
Partout des hommes et des femmes aspirent au printemps. Laissons-nous aspirer par ce ‘temps premier’, toujours neuf, que Jésus, mort et ressuscité, nous offre à chaque instant.
(…)
Franck Janin s.j., Provincial
Père, sur nos terres d’Europe,
ombres et lumières,
nuit et brouillard,
matins légers de soleil
et soirs de fruits sereins,
sur nos terres d’Europe,
terre de sang et de compassion,
de fanatismes et de retrouvailles fraternelles,
Toi, Seigneur, quel regard portes-Tu ?
Nous savons notre passé d’injustices
ici comme aux terres lointaines.
Nous savons tant de générosités
dépensées sans compter,
lumières de liberté.
Mais Toi, Seigneur, où nous appelles-Tu ?
Tu as donné à quelques-uns,
il y a cinquante ans,
un esprit de paix :
qui aurait pensé que la réconciliation
l’emporterait ainsi
sur l’esprit de revanche,
la confiance sur les déchirures ?
Des collines d’orgueil
se sont abaissées,
des plaines se sont ouvertes
et la paix est venue.
Que ce soit Ta Paix !
Nous Te bénissons, Père,
pour ces quelques pas
faits les uns vers les autres :
nous avons su vaincre
les voix de méfiance,
découvrir au-delà des frontières
et des masques,
des sœurs et frères en humanité.
Nous Te bénissons
pour les semences d’humanité
germées parmi nous :
tant de richesses spirituelles
dont Tu nous as comblés !
Nous Te bénissons
pour ces langues,
cultures et religions,
qui chantent la générosité de tes dons :
que l’Esprit de Pentecôte
nous apprenne l’universalité !
Que le Christ
compagnon de Martin et de Benoît,
de Catherine ou de Cyrille,
sur les chemins d’Europe,
soit aujourd’hui le nôtre.
Qu’il soit lui-même
l’hôte de notre maison commune,
à la tête de nos solidarités.
Gabriel Nissim
Que L’Esprit Saint vous accompagne et vous guide.
Viens, Esprit-Saint, en nos cœurs,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres.
Viens, dispensateur des dons.
Viens, lumière en nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
O lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
A tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient,
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu
donne le salut final
donne la joie éternelle.
Voici le plein été !
Temps de vacances…
Voici le temps de la terre qu’on regarde,
la terre qu’on foule au long de l’année
sans s’y arrêter,
temps pour contempler les choses et les gens,
prendre plaisir aux éléments naturels
qui rappellent à quel point l’homme est né
de la terre,
découvrir le rythme des saisons…
temps des moissons et du travail…
voici le temps de la sueur
à cause de la terre qu’on travaille
pour en récolter moissons et fruits.
En considérant la terre,
obligatoirement surgit pour l’esprit
et le cœur en éveil cette question :
Sur cette terre à contempler et à travailler,
qu’est ce qui nous fait agir ?
En vue de quoi dépensons-nous notre sueur ?
Pour acquérir quel trésor ?
Pour courir après quelle perle ?
Pour récolter quels fruits ?
Dans le feu de l’été,
l’Evangile vient jeter cette question grave.
Non pour dramatiser et gâcher le plaisir,
mais comme une grâce déposée en chacun.
Le soleil mûrit les fruits.
Que le soleil de l’Evangile
en nous mûrisse aussi la volonté
et le désir de choisir la perle
qui seule mérite nos regards,
notre travail,
notre attention et nos sacrifices !
Ch. Singer (Terre)
La paix aurait pu être une fleur sauvage
de ces fleurs des champs
que nul ne sème ni ne moissonne.
La paix aurait pu être
une de ces fleurs des prés
que l’on trouve toutes faites un beau matin
au bord du chemin, au pied d’un arbre
ou au détour d’un ruisseau.
Il aurait suffi de ramasser la paix
comme on ramasse les champignons
ou comme on cueille la bruyère
ou la grande marguerite.
Au contraire
la paix est un travail
c’est une tâche.
Il faut faire la paix
comme on fait le blé.
Il faut faire la paix
comme il faut des années
pour faire une rose
et des siècles pour faire une vigne.
La paix n’existe pas à l’état sauvage :
il n’y a de paix qu’à visage humain
Jean Debruynne
Pourquoi cet empressement, cette soudaine mise en route ?
Même la nuit s’y est mise, comme pour faire oublier les jours d’été, elle arrive chaque jour un peu plus tôt !
L’avenir invite à oser un nouveau pas…
Joie et craintes se mêlent dans le cœur des petits qui franchissent la porte de la nouvelle école, et pour leurs parents c’est la confiance et le déchirement qui se bousculent…
Il y a en eux quelque chose de l’amour de Dieu : le désir de voir grandir, s’épanouir son enfant.
Voici le temps de découvrir un nouvel horizon, s’enhardir dans de nouvelles relations, assumer le choix d’options et accepter la rigueur de la formation jusqu’au prochain été.
Tous nous entrons dans ce nouveau rythme appelés à inventer notre manière d’avancer vers l’avenir.
Y inscriras-tu l’Évangile ?
Puisque tu sens au fond de toi
Une envie folle de bonheur
N’aie pas peur de laisser ton cœur
Battre le rythme de son pas.
Chacun a besoin de chaleur,
D’un vrai regard et de douceur.
Viens donner un peu ta couleur,
Le monde espère ta saveur.
N’attends pas, écris ton avenir
N’attends pas, au feu de tes désirs
N’attends pas, le monde est à bâtir, la parole à tenir
N’attends pas, Dieu t’invite à partir
N’attends pas, au feu de son désir
N’attends pas, c’est à toi de choisir
Tu es fait pour agir
Puisque tu vois tout près de toi
Le défi de nouveaux espaces,
N’aie pas peur d’y prendre ta place
Pour t’y sentir moins à l’étroit.
Chacun a besoin d’inventer,
D’inventer, de se dépasser.
Viens ouvrir les portes fermées,
Le monde a soif de liberté.
N’attends pas, écris ton avenir
N’attends pas, au feu de tes désirs
N’attends pas, le monde est à bâtir, la parole à tenir
N’attends pas, Dieu t’invite à partir
N’attends pas, au feu de son désir
N’attends pas, c’est à toi de choisir
Tu es fait pour agir
Puisque tu crois que de tes mains
Se façonne le quotidien,
N’aie pas peur à chaque matin
De caresser la vie qui vient.
Chacun a besoin d’être artiste,
D’être rêveur, ou sur la piste.
Viens dire au jour pourquoi t’existes,
Le monde oubliera d’être triste.
N’attends pas, écris ton avenir
N’attends pas, au feu de tes désirs
N’attends pas, le monde est à bâtir, la parole à tenir
N’attends pas, Dieu t’invite à partir
N’attends pas, au feu de son désir
N’attends pas, c’est à toi de choisir
Tu es fait pour agir
Puisque tu sais au loin là-bas
L’étrange écho d’autres visages,
N’aie pas peur de prendre le large
A la rencontre d’autres voix.
Chacun est un jour qui commence,
Une promesse, une naissance.
Viens rencontrer les différences,
Le monde est beau dans ses nuances.
Dominique Rigaldo (MEJ)
« Voici le peuple immense de ceux qui t’ont cherché » Antienne Ps 23
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Une chanson de Francis Cabrel qui traite de la diversité des individus : Ceux qui n’ont rien à ceux qui possèdent tout. Il y évoque également la diversité ethnique, religieuse, ... Mais il montre bien que chaque homme est pareil.
Des hommes pareils
Vous êtes et nous, nous sommes
Des hommes pareils
Plus ou moins nus sous le soleil
Mêmes cœurs entre les mêmes épaules
Qu’est-ce qu’on vous apprend à l’école
Si on y oublie l’essentiel ?
On partage le même royaume
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes...
Moi, j’ai des îles, j’ai des lacs
Moi, j’ai trois poissons dans un sac
Moi, je porte un crucifix
Moi, je prie sur un tapis
Moi, je règne et je décide
Moi, j’ai quatre sous de liquide
Moi, je dors sur des bambous
Moi, je suis docteur-marabout
Et nous sommes
Des hommes pareils
Plus ou moins loin du soleil
Blancs, noirs, rouges, jaunes, créoles
Qu’est-ce qu’on vous apprend à l’école
S’il y manque l’essentiel ?
Semblables jusqu’au moindre atome
Vous, vous êtes et nous, nous sommes...
Moi, je me teins et je me farde
Moi, mes chiens montent la garde
Moi, j’ai piégé ma maison
Moi, je vis sous des cartons
Moi, j’ai cent ans dans deux jours
Moi, j’ai jamais fait l’amour
Nous, enfants neveux et nièces
On dort tous dans la même pièce
Quelque soit le prix qu’on se donne
On nage dans le même aquarium
On partage le même royaume
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes
Où nous sommes des hommes pareils
Plus ou moins nus sous le soleil
Tous tendus vers l’espoir de vivre
Qu’est-ce qu’on vous apprend dans les livres
S’il y manque l’essentiel...?
S’il y manque l’essentiel...?
J’aime mieux ce monde polychrome
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes...
Des hommes pareils...
Des hommes pareils...
Francis Cabrel
Dieu est entré dans l’humanité, mais ce n’est qu’un début de l’œuvre entreprise par Dieu. Devenir homme est le moyen que Dieu a choisi pour communiquer à l’humanité sa grandeur et sa beauté : sa noblesse. La naissance de Jésus à Bethléem est le début d’une délicate transformation, d’une lente mutation de la race humaine : Dieu entre en humanité afin que les hommes, peu à peu, entrent en divinité. Dieu naît dans l’humanité : c’est la naissance de l’humanité neuve marquée de la beauté et de la grandeur qui sont en Dieu. Cette naissance-là n’est pas achevée : elle est en voie de se réaliser. Noël est donc un commencement…
L’avent est le temps où les croyants prennent conscience de façon plus aigüe de la présence de Dieu transformant l’humanité de l’intérieur…
Quand l’humanité aura son beau visage humain, alors elle aura le visage de Dieu incarné…
Charles Singer in Saisons
Le mot du mois 2013
Le père lit le journal, mais son fils le dérange à tout instant.
Agacé, il prend une vieille carte du monde, parue dans un journal, la déchire et en jette les morceaux à l’enfant :
« Tiens, lui dit-il, refais cette carte ! Cela t’occupera. »
Pas facile ce puzzle, n’est-ce pas, pour un petit gamin !...
Le père croyait avoir la paix pour un bon bout de temps mais, à peine a-t-il achevé l’éditorial que l’enfant revient tout rayonnant.
« Voilà, papa, j’ai refait le monde !... »
En quelques minutes, il avait réussi cette remise en ordre.
« Comment as-tu fait ? » lui demande son père qui n’en revenait pas en constatant que chaque partie était vraiment à sa place.
"Ce n’était pas tellement difficile, répond l’enfant.
Au verso se trouvait dessiné un bonhomme, alors j’ai refait l’homme et le monde se trouvait refait en même temps. »
Pour chacun de nous il en va toujours de même :Lorsqu’on aime on se dépouille.On laisse tout : orgueil, ambition, tranquillité, réputation parfois.C’est une décision que l’on prend volontairement :On perd tout afin que l’autre gagne tout.C’est un choix que l’on fait.Volontairement on perd toutAfin que les autres puissent trouver du bonheur et vivre mieux.On se dépouille, on ne garde rien. On donne tout.On se donne soi-même : ce qui est le plus déchirant.C’est le plus difficile chemin pour aimer, mais c’est le seul authentique pour témoignerl’amour qui est en nous.Jésus l’a fait : il s’est dépouillé pour aimer.Dieu l’a fait ce soir-là et le jour suivantquand sur la croix, il ne lui restait plus rien que le cri d’abandon
Ch. Singer
Mes enfants sont dans les arbresJ’ai ouvert la cageLa maison respire dans la lumièreet le soleil pénètre par la portequi ouvre les brasLa poussière chante dans les rayons obliquesde ce matin légerLe Seigneur s’est introduit dans ma maisonet Il s’est assis : comme il fait bon chez toiJe travaillais je ne L’avais pas vu entrerAlors j’ai posé mon ouvrageet je me suis assise près de LuiEt j’ai regardé avec Lui l’éclat de ce jour
Colette Nys-Mazure
Jours de mai,Ils sont là !Les jours de fête, les jours de joie…Dès le 1er, voici un petit brin de bonheur…Chaque enfant, dans le secret de son cœur, se demande comment fêter maman.Les arbres eux-mêmes se réjouissent, habillés de fleurs, ils préparent leurs fruits…Les nids sont habités, la Vie a jailli là aussi.Tout exulte et chante ! Jésus vient à la rencontre du petit,A l’église, garçons et filles prononcent à voix haute leur profession de foi.Les cœurs tressaillent , des questions se posent :Et pourtant avec Paul Claudel simplement dire« Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.Ne rien dire, regarder votre visage,Laisser le cœur chanter dans son propre langage.Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu’on a le cœur trop plein,Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,La femme dans la Grâce enfin restituée »
Les vrais amis sont comme les arbresIls ont hâte de te voirMais restent imperturbablesSi tu ne passes pas dire bonsoirMême après une longue absenceTu peux renouer avec euxIl n’y a pas d’intermittenceTe revoir les rend heureuxLes vrais amis sont comme les arbresPlantés très loin ou bien tout prèsSans jalousie et sans alarmeIls croissent, c’est leur métierLes vrais amis sont comme les arbresL’univers est dans leur peauQu’il fasse pluie, glace ou bourrasqueIls parfument et tiennent chaudLes vrais amis quand ils trépassentN’en finissent pas de fleurirDans nos mémoires opiniâtresMême coupés les arbres prientLes vrais amis sont comme les arbresIls ont hâte de te voirMais restent imperturbablesSi tu ne passes pas dire bonsoir (bis)
Julos Beaucarne
Regarder le visage de mes aimés
Et leur tendresse présentée au long des jours
Et qu’on a oubliée
Sous le poids accumulé des fardeaux quotidiens,
Entrer dans la forêt
Porte ouverte sur le silence,
Toucher la palette du ciel
Et s’enrouler dans l’écharpe du vent,
Saisir le temps et l’offrir uniquement
Aux êtres et aux choses
D’où s’écoule pour nous la vie et le bonheur,
Et non aux obligations dues
Au rang, au travail et à la fonction,
Ecouter la musique issue de mon cœur
Et la jouer pour l’enchantement de mes aimés,
S’asseoir face à l’horizon
Et retrouver la juste place
Des soucis et des objets,
Ouvrir l’Evangile,
Simplement lire l’Evangile,
Et chercher auprès du Christ
La joie d’aimer et le goût de lutter
Prier, simplement prier
Et chercher auprès de Dieu
La conscience de la vie qui m’est offerte.
Le temps est venu de célébrer
L’infini trésor qui m’est offert à jamais
Pour ma réjouissance et celle du monde.
Charles SINGER - « Saisons »
"Nous sommes au commencement du monde, toujours au commencement de la création. Chaque battement de notre cœur peut susciter une nouvelle étoile ; chaque battement de cœur peut susciter une liberté encore endormie ; chaque battement de notre cœur peut rayonner sur toute l’histoire et sur toutes les galaxies. Pourvu justement que nous entrions dans ce silence infini où l’on n’est plus qu’à l’écoute du silence éternel, où l’on s’échange avec ce Dieu caché en nous qui est la respiration de notre liberté, pour devenir avec lui une présence.Cette présence cachée, présence diaphane, est une présence réelle qui ne s’impose jamais mais qui est offerte à tous comme une invitation à découvrir cet immense secret d’amour caché au fond de toute conscience humaine."
Maurice Zundel
Il y a un petit air de créationDans les esprits et les cœurs,Le désir d’apprendre ,la volonté d’inventer.Les grands et les petits,Les anciens et les jeunes,Tous retournent à l’école.Et cela ne se fait pas sans crainte,Car on sait bien qu’il y auraDes arrachements et des moments difficilesOù l’on peinera sur tous les lieux d’apprentissage.C’est une école unique,ni libre ni publique ou les deux à la fois.C’est une école quotidienneOuverte même le dimanche.C’est une école qui dure toute l’existenceEt il n’y aura jamais de vacances.C’est une école rudeOù chacun est admis,Sans sélection aucuneC’est une école joyeuseOù l’on donne ce qu’on a de meilleurIl n’y a aucune distinction, aucune note,Aucun examen :On n’est jamais recaléUne seule matière est enseignée,Une seule loi est pratiquée :« Tu aimeras ton prochainComme toi-même ! »
Singer (Saisons)
PAROLES DU PAPE FRANÇOIS (extraits)
Parvis de la Basilique vaticane
Samedi 7 septembre 2013
« Dieu vit que cela était bon » (Gn 1, 12.18.21.25). (…)
Le récit de la Création nous dit simplement que dans le cœur et dans la pensée de Dieu notre monde est la ’maison de l’harmonie et de la paix’, et est le lieu où tous peuvent trouver leur place et se sentir ’chez soi’, parce que cela est « bon ». Tout le créé forme un ensemble harmonieux, bon, mais surtout les humains, faits à l’image et à la ressemblance de Dieu, sont une unique famille, dans laquelle les relations sont marquées par une fraternité réelle non seulement proclamée en paroles : l’un et l’autre sont le frère et la sœur à aimer, et la relation avec Dieu qui est amour, fidélité, bonté se reflète sur toutes les relations entre les êtres humains et apporte l’harmonie à la création tout entière. Le monde de Dieu est un monde dans lequel chacun se sent responsable de l’autre, du bien de l’autre. (…) Le monde que nous voulons, n’est-il pas peut-être un monde d’harmonie et de paix, en nous-mêmes, dans les rapports avec les autres, dans les familles, dans les villes, dans et entre les nations ? Et la vraie liberté dans le choix des chemins à parcourir en ce monde, n’est-elle pas peut-être celle qui est orientée vers le bien de tous et qui est guidée par l’amour ? (…)
Quand l’homme pense seulement à lui-même, à ses propres intérêts et se place au centre, quand il se laisse séduire par les idoles de la domination et du pouvoir, quand il se met à la place de Dieu, alors il abîme toutes les relations, il ruine tout ; et il ouvre la porte à la violence, à l’indifférence, au conflit. (…)
Je me demande : Est-il possible de parcourir la voie de la paix ? Pouvons-nous sortir de cette spirale de douleur et de mort ? Pouvons-nous apprendre de nouveau à marcher et à parcourir les chemins de la paix ? En invoquant l’aide de Dieu, sous le regard maternel de la Vierge, Reine de la paix, je veux répondre : Oui, c’est possible à tous ! (…)
Ma foi chrétienne me pousse à regarder la Croix. (…) On peut y lire la réponse de Dieu : là, à la violence on ne répond pas par la violence, à la mort, on ne répond pas par le langage de la mort. Dans le silence de la Croix, se tait le bruit des armes et parle le langage de la réconciliation, du pardon, du dialogue, de la paix. Que chacun s’applique à regarder au fond de sa conscience et écoute cette parole qu’elle dit : sors de tes intérêts qui atrophient le cœur, dépasse l’indifférence envers l’autre qui rend le cœur insensible, vaincs tes raisons de mort et ouvre-toi au dialogue, à la réconciliation : regarde la douleur de ton frère et n’ajoute pas une autre douleur, arrête ta main, reconstruis l’harmonie qui s’est brisée ; et cela non par le conflit, mais par la rencontre ! Que se taisent les armes ! La guerre marque toujours l’échec de la paix, elle est toujours une défaite pour l’humanité. (…) Frères et sœurs, pardon, dialogue, réconciliation sont les paroles de la paix (…)
Ainsi-soit-il.
Frères de saintetéLa Toussaint est autre chose que la douce fête des amis de Dieu, un peu mièvre, qu’on fêterait entre gens de même famille, et de bonne famille bien sûr, puisqu’ils sont du côté de Dieu.C’est la fête des saints, la fête des lutteurs pour un monde autre, des lutteurs inspirés par l’Evangile. Les Saints ont tous, en leur temps et selon leur tempérament, été engagés dans la lutte pour l’avènement d’un monde selon le dessein de Dieu. Ce sont des modèles dc sainteté dans la mesure où l’Evangile a bouleversé leur vie et où au prix de leur vie et de leur tranquillité, ils ont entrepris de bouleverser la société.Car il n’y a pas de domaine réservé pour la transformation issue de l’Evangile !La Toussaint est eschatologique et cosmique : elle annonce, elle amène, elle décrit ce qui sera. Les amis de Dieu, les Saints, les inspirés de l’Evangile provoquent Ie radical changement du monde, des êtres et des choses pour que naissent, viennent au jour, l’espace et le temps, les structures nouvelles, la charpente du bonheur voulus par Dieu dès l’origine pour les vivants de tous les temps. Les Saints sont les prophètes de la terre à venir : à travers leurs actes et leurs paroles on distingue déjà les traits de ce qui vient.Grâce à eux, on ne désespère pas puisqu’on voit, même si c’est encore dans les brumes, les contours de la terre nouvelle inaugurée par Jésus de Nazareth.Voici que nous sommes tous des Saints, c’est-à-dire des appelés au travail selon l’Evangile. Avant d’être un état, la Sainteté est une action quotidienne à mener. Elle n’est pas un état de perfection à atteindre. Elle est une entreprise où l’on s’écorche à l’Evangile, non pour soi et sa propre pureté et beauté, mais pour une mission à accomplir. La Sainteté n’est pas un but à atteindre. De par le Baptême, nous sommes saints : c’est congénital ! C’est inscrit en nous, comme une tension. Comme une chanson qui ne demande qu’à être chantée. Le tout de la vie chrétienne consiste à mettre cette sainteté en œuvre, à la mettre au jour au long des années par Ie travail sur la terre en se laissant animer par l’Esprit de Jésus et éclairer par l’Evangile !
Charles Singer
En ce temps d’Avent, prenons le temps de veiller, de nous mettre en attente, en mode « pause », de nous laisser surprendre par ce qui pourra entrer par ce vide, cette brèche que nous voudrons bien laisser dans notre vie trépidante, dans nos journées-marathon.En ce temps d’Avent, prenons le temps de nous mettre parfois au diapason du temps des autres, ceux qui attendent notre passage, notre bonjour, ceux qui espèrent notre patience à la caisse du supermarché ou au passage pour piétons.En ce temps d’Avent, prenons le temps d’écouter ce que les aînés nous disent, souvent silencieusement : de ralentir, car aller trop vite nous éloigne de nous-mêmes et de Celui qui cherche à nous faire signe ; d’apprendre à aimer le silence, car le bruit nous empêche d’être présents à ce que nous vivons.
(Lu dans le dossier de Vivre Ensemble 2013)
En ce temps de l’Avent, prenons le temps d’accueillir le Temps de Dieu, celui de l’Emmanuel, Dieu avec nous…